Tout ceci étant dit, comme souvent dans le monde du vin, il y a des exceptions qui méritent d’être explorées. Tous les vins gris ne sont pas forcément destinés à être bus rapidement, et certains peuvent même se bonifier après quelques années de garde. Cela dépend principalement de deux facteurs : le terroir et le producteur.
Des terroirs d’exception qui prolongent la vie des vins gris
Le vin gris de Toul, fleuron du vignoble lorrain, en est un parfait exemple. Produit principalement à base de gamay et de pinot noir, il bénéficie d’un terroir argilo-calcaire qui apporte une belle trame minérale à ces vins. Cette structure minérale donne aux meilleurs vins gris de Meurthe-et-Moselle un potentiel de garde insoupçonné, surtout lorsque les millésimes sont réussis.
Certains producteurs de la région n’hésitent pas à montrer que leurs cuvées vieillissent avec élégance pendant 3, 4, voire 5 ans. Les arômes évoluent alors vers des notes plus complexes de fruits secs, de miel et de fleurs séchées, tout en conservant une belle tension en bouche.
L’empreinte du vigneron
Le travail du vigneron joue aussi un rôle clé. Si les vins gris courants sont souvent issus de récoltes volumineuses et d’un travail visant à offrir des vins gourmands accessibles, il existe quelques producteurs qui choisissent de limiter les rendements et de soigner chaque étape de la production. Ces choix permettent de concevoir des vins gris avec une concentration et une structure suffisantes pour leur offrir un potentiel de garde.
Un exemple emblématique serait celui des cuvées parcellaires de certains domaines lorrains, où chaque vigne est travaillée comme un écrin précieux. Avec une densité aromatique plus forte, ces vins gris peuvent sans problème résister au poids des années.