Plateaux de charcuteries et viandes locales : l’art de la convivialité façon terroir

1 novembre 2025

Opter pour des produits locaux, c’est valoriser le travail des artisans et soutenir le tissu économique de sa région. En Meurthe-et-Moselle, la tradition charcutière est bien vivante : entre les andouilles de Liverdun, la fameuse saucisse de Lorraine, la palette fumée ou les terrines maison, chaque bouchée raconte une histoire. Selon l’Agence Bio, fin 2022, la France comptait plus de 19 000 fermes d’élevage bio (source : Agence Bio), signe d’un engouement croissant pour la qualité.

  • Traçabilité : Un producteur à proximité, c’est l’assurance de connaître l’origine de ses viandes et techniques de transformation.
  • Goût : Les produits, moins standardisés qu’en supermarché, reflètent les particularités du territoire : ici, on fume encore au bois de hêtre, comme à Nancy.
  • Impact environnemental : Réduire les kilomètres parcourus, c’est aussi réduire son empreinte carbone ! (ADEME, 2021)

Un plateau réussi se compose généralement de 5 à 8 variétés, pour équilibrer saveurs, textures et couleurs (source : Institut du Goût, 2023).

  • 2 à 3 pièces sèches : saucisson sec, fuseau lorrain, beef jerky local…
  • 1 à 2 variétés fumées : filet mignon fumé, jambon de pays, bacon artisanal…
  • Au moins 2 charcuteries cuites : terrine forestière, pâté de campagne, mousse de foie…
  • Des pièces inédites : andouillettes ou jambonneau, pour la surprise et la texture

Et pour les amateurs de viandes tranchées minute, une ou deux suggestions prisées : magret de canard séché, pastrami de bœuf local…

Impossible d’évoquer la charcuterie de Meurthe-et-Moselle sans parler du fuseau lorrain. Reconnaissable à sa forme fuselée, ce saucisson à base de viande de porc est séché plusieurs semaines et légèrement fumé au bois local. C’est l’un des plus vieux savoir-faire lorrains, transmis de génération en génération depuis le XIXe siècle (source : Le Petit Futé Lorraine 2023).

La réussite d’un plateau tient aussi à sa présentation ! Les textures se doivent de se compléter : alternance de tranches fines, cubes à piquer, lamelles roulées en rosettes.

  • Tranches fines : exaltent les saveurs du jambon cru, du fuseau…
  • Cubes ou mini-tranches : parfait pour le saucisson, à grignoter du bout des doigts
  • Rosettes ou torsades : une idée pour donner du relief au plateau avec du lard fumé

Un plateau en bois, des tuiles de céramique rainurées ou des ardoises feront ressortir les couleurs des charcuteries. Varier les contenants, c’est inviter à la gourmandise.

Un plateau de charcuteries et viandes locales n’est jamais complet sans quelques alliés bien choisis. Les bons accompagnements réveillent et prolongent les saveurs en bouche.

  • Pickles maison et cornichons : ils tranchent la richesse des viandes et amènent une note acidulée.
  • Pain rustique et baguette tradition : la baguette lorraine à la graine de lin est une belle originalité à découvrir localement.
  • Moutardes aromatisées, gelées de mirabelle ou de groseille : pour une touche sucrée-salée typique de la région.
  • Fruits frais ou secs : raisins, figues, pruneaux, noix de Lorraine…

Focus : La mirabelle, l’or jaune sur vos plateaux

La Lorraine fournit près de 70 % de la production mondiale de mirabelles (source : INSEE 2022). En version déshydratée, elle offre un contrepoint exquis au gras d’une terrine ou d’un jambon fumé.

Les produits de charcuterie aussi ont leur saisonnalité : certains ne se fabriquent qu’en hiver (andouillettes), d’autres en belle saison. Adopter ce rythme, c’est garantir fraîcheur et variété au fil de l’année :

  • Automne-hiver : palette fumée, saucisson à l’ail, terrine de chevreuil…
  • Printemps-été : magret séché, jambon blanc, pâtés en croûte, viandes marinées à griller

Ajoutez toujours une note d’originalité : un boudin noir tranché et grillé avec un chutney de mirabelle, un tartare de bœuf des prairies lorraines façon amuse-bouche…

Le choix du vin est capital pour sublimer un plateau de charcuteries. Ici, les vins locaux ont la part belle.

  • Vin gris des Côtes de Toul : sec, minéral, il s’accorde à merveille avec la palette de saveurs du porc fumé et du fuseau. Ce vin, typique de Meurthe-et-Moselle, représente à lui seul plus de 70 % de la production AOC des Côtes de Toul (source : Vins de Toul, 2023).
  • Pinot noir des Côtes de Toul : parfait sur une terrine ou un pâté, il soutient le gras sans l’écraser.
  • Chardonnay de Lorraine : sa fraîcheur accompagnera andouilles et jambons blancs légèrement fumés.

Astuce de sommelier

Ne pas négliger l’accord avec la bière : une ambrée artisanale locale est idéale sur pâté ou saucisse, là où le vin paraît trop timide.

Pour composer un plateau de qualité, rien ne vaut un détour par chez le producteur. En Meurthe-et-Moselle, quelques adresses font figure de références :

  • Maison Robert (Nancy) : réputée pour ses andouilles de Liverdun et son fuseau maison.
  • Charcuterie Hocquet (Pont-à-Mousson) : terrines rustiques, spécialités de cerf ou de sanglier issues de la chasse locale.
  • Ferme du Bois d’Anjou (Custines) : sélection de saucissons, pâtés et produits bios issus de cochons élevés sur paille.

Certains marchés hebdomadaires valent aussi le détour : celui de Toul, tous les samedis matin, est l’un des meilleurs viviers de charcuteries artisanales régionales.

Pour que tout le monde reparte repu mais sans gaspillage, des quantités bien calibrées sont essentielles. Selon le CNCVF (Conseil National des Charcuteries et Viandes de France), il faut compter :

  • 120 à 150 g par personne en plateau unique, s’il sert de repas léger
  • Moitié moins (60-80 g) si le plateau est servi en apéritif ou avant un plat principal

Pour une tablée de 6 : prévoyez 500 à 800 g répartis en variétés, plus le pain et les garnitures.

Créer un plateau de charcuteries et viandes locales, c’est se glisser dans la peau d’un ambassadeur du terroir. Chaque plateau raconte une histoire, met à l’honneur un éleveur, un savoir-faire, ou une rencontre sur un marché populaire. L’essentiel : varier, oser, surprendre, et surtout, partager.

À la table lorraine, comme partout ailleurs, les recettes ancestrales se réinventent. Laissez-vous inspirer : testez un tartare minute à la mirabelle, proposez une déclinaison autour du cochon noir local, ou initiez vos proches aux accords inédits vins de Toul et charcuteries de la région.

Pour prolonger la dégustation, rien ne vaut un échange avec un artisan ou une visite à la ferme : beaucoup proposent aujourd’hui des ateliers-dégustation ou des coffrets prêts à composer. À la clé : un savoir-faire ancré dans la convivialité, le goût et la découverte.

Le plateau de charcuteries et viandes locales, c’est l’incarnation parfaite de l’art de vivre lorrain : généreux, authentique et terriblement gourmand.