Pour comprendre la magie de la récolte, il faut commencer à la floraison, généralement entre avril et mai. C’est là que tout se joue dans les vergers : les abeilles travaillent d’arrache-pied (les apiculteurs locaux prêtent parfois main forte), et la météo joue alors le rôle d’arbitre. Une pluie tardive, une gelée surprise, et c’est toute la production qui peut vaciller.
La récolte, elle, n’arrive que fin août, parfois début septembre selon la météo. Durant deux à trois semaines, les journées s’organisent au rythme du soleil et des arboriculteurs, qui guettent le moment parfait où la mirabelle offre ce mélange subtil de parfum, de douceur, d’acidité et de sucre.
La récolte manuelle : tradition et exigence
- Secouage mécanique : Oubliez la cueillette une à une, accrochés aux branches. Aujourd’hui, la quasi-totalité des vergers utilisent un secoueur mécanique : une sorte de pince attrape le tronc, secoue délicatement, et les fruits mûrs tombent sur de grandes bâches ou filets déployés à cet effet.
- Sélection rapide : Les mirabelles sont fragiles, surtout à pleine maturité. Elles doivent être collectées en douceur, sous peine de meurtrissures qui raccourciraient leur durée de vie. D’où tout un ballet de trieurs post-récolte pour écarter les fruits abîmés.
- Horaires matinaux : Pour préserver fraîcheur et arômes, la récolte démarre souvent dès l’aube, lorsque les températures sont plus clémentes.
Le travail des coopératives et producteurs indépendants
En Lorraine, la plupart des producteurs sont regroupés au sein de la Coopérative Mirabelle de Lorraine ou de structures similaires. Parfois, quelques irréductibles continuent l’aventure en famille : Patricia Beaudoin, par exemple, veille elle-même à ses 4 hectares de vergers près de Liverdun. (Source : INAO - Mirabelles de Lorraine)
- 80% de la récolte part en frais, le reste en transformation.
- Le tri manuel reste la règle, même à grande échelle : couleur, calibre, absence de taches… chaque mirabelle est inspectée.