Quand on évoque la Lorraine, impossible d’ignorer la violence de son histoire. La Guerre de Trente Ans (1618–1648) jette d’abord le trouble : villages pillés, soldats dans les champs, de nombreux ceps brûlés ou arrachés. Plus tard, la Révolution bouleverse la propriété foncière, secouant les structures de production.
Au XIX siècle, la tempête vient du phylloxéra, ce parasite arrivé des Amériques. Entre 1875 et 1910, il détruit méthodiquement la quasi-totalité des vignes européennes, Lorraine comprise. Dans la foulée, la Première Guerre mondiale transforme la région en champ de bataille. Les bombardements, les tranchées de Verdun et de Pont-à-Mousson effacent vignes et savoir-faire locaux. Les années 1930 voient la production sombrer à moins de 1 000 hectares, reléguant la viticulture lorraine à l’anecdote.
- 130 000 hectolitres de vin produits en Lorraine en 1860
- Moins de 5 000 hectolitres dans les années 1930 (source : CIVL - Comité Interprofessionnel des Vins de Lorraine)
Et comme si cela ne suffisait pas, les appellations “vins de Lorraine” se retrouvent exclues des grandes zones AOC françaises lors de la loi de 1935. Un coup de massue, dont la Lorraine mettra des décennies à se relever.